Les pays émergents sont souvent désignés comme étant des pays très pollueurs.
Néanmoins, une approche fondée sur les émissions de CO2 consommées plutôt que sur celles produites (comme c’est le cas aujourd’hui) révèle que les émissions n’ont pas significativement augmenté dans les pays émergents ni réellement diminué dans les pays industrialisés.
Selon la méthode « traditionnelle » de comptabilisation des émissions de CO2, les pays émergents ont émis, en 2010, 40 % de plus que les pays industrialisés. En considérant l’approche de comptabilisation des émissions liées à la consommation, les pays en développement et émergents ont émis seulement 7 % de plus. La diminution des émissions de CO2dans les pays riches est donc davantage expliquée par un transfert de leur production vers les pays émergents que par un réel changement des comportements. Cela n’exonère pas les pays émergents de prendre des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique (notamment en arrêtant de subventionner les prix des carburants). Cependant, l’utilisation d’indicateurs incomplets ne facilitera pas l’engagement actif de tous les pays pour sauver le climat.
Source : "20 idées reçues sur l'énergie", de Raphaël Homayoun Boroumand, Stéphane Goutte, Thomas Porcher, 2015, publié aux éditions De Boeck. Pour acheter ce livre, cliquez ici.